La période d’essai en pharmacie d’officine

La période d’essai en pharmacie d’officine permet d’évaluer les compétences du salarié, et à l’inverse d’apprécier les fonctions occupées : la période d’essai est une étape importante dans un contrat de travail. Procédure, durée, rupture, préavis, … Suivez le guide !

Quel est l’objectif d’une période d’essai ?

La période d’essai a un double objectif :

  • Pour l’employeur, elle sert à évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment son expérience ;
  • Pour le salarié, elle permet d’apprécier si les missions et l’ambiance de travail lui conviennent.

La période d’essai en pharmacie d’officine : procédure

Première phase du contrat de travail, la période d’essai doit respecter certaines dispositions :

  • La période d’essai n’est pas obligatoire ;
  • Elle doit, pour exister, être expressément stipulée dans le contrat de travail ou la lettre d’engagement ;
  • Elle peut être rompue librement (sauf abus) sous réserve du respect d’un délai de prévenance ;
  • Sa durée maximale est fixée par le Code du travail, la Convention Collective ou le contrat de travail.

En cas de renouvellement de la période d’essai, il faudra également le stipuler dans la lettre d’engagement ou le contrat de travail. Au terme de la période d’essai, le salarié est définitivement embauché.

Combien de temps dure la période d’essai ?

Pour un Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI)

Le Code du travail prévoit des périodes d’essai de durées différentes selon le profil :

  • Pour les salariés non cadres (préparateurs en pharmacie, aide-préparateurs, rayonnistes) : la période d’essai est de 2 mois ;
  • Pour les salariés cadres (pharmaciens adjoints) : la période d’essai est de 4 mois.

Si le contrat de travail ou la lettre d’engagement prévoit une période d’essai, le document doit en préciser la durée et respecter les limites précédemment énoncées.

LE SAVIEZ-VOUS ?

SAUF DISPOSITION CONVENTIONNELLE OU CONTRACTUELLE CONTRAIRE, LA PÉRIODE D’ESSAI – QU’ELLE SOIT EXPRIMÉE EN JOURS, SEMAINES OU MOIS – SE DÉCOMPTE DE MANIÈRE CALENDAIRE, C’EST-À-DIRE EN PRENANT EN COMPTE TOUS LES JOURS DU CALENDRIER, DU LUNDI AU DIMANCHE COMPRIS, JOURS FÉRIÉS COMPRIS.

Pour un Contrat de travail à Durée Déterminée (CDD)

Quelle que soit la catégorie professionnelle du salarié, la durée maximale de la période d’essai est d’un jour par semaine, dans la limite de 2 semaines, lorsque la durée initialement prévue du contrat est inférieure ou égale à 6 mois. Dans les autres cas, la période d’essai sera d’une durée d’un mois. Si le contrat de travail ne comporte pas de terme précis, la durée de la période d’essai sera calculée par rapport à la durée minimale du contrat.

Les cas particuliers

En cas de succession de contrats de travail auprès du même pharmacien titulaire (un CDI après un CDD par exemple), la durée du CDD du salarié de l’officine sera déduite de la période d’essai éventuellement prévue dans le nouveau contrat de travail.

En cas de signature d’un CDI ou d’un CDD après un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation dans la même pharmacie d’officine, aucune période d’essai ne pourra être imposée au salarié.

Pour une embauche en pharmacie d’officine dans les 3 mois après un stage réalisé en dernière année d’études, la durée du stage sera déduite de la période d’essai.

De la même manière, pour une embauche en officine après une mission d’intérim, la durée des missions accomplies au sein de l’officine au cours des 3 mois précédant le recrutement sera déduite de la période d’essai éventuellement prévue dans le nouveau contrat de travail.

La rupture de la période d’essai en pharmacie d’officine

Par l’employeur

Durant toute la période d’essai, l’employeur peut rompre librement le contrat de travail, sans avoir besoin de motiver cette rupture, et sans indemnité de rupture (sauf disposition conventionnelle contraire). La décision de l’employeur doit toutefois être notifiée par écrit (lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou lettre remise en main propre contre décharge). Les règles concernant le licenciement ne s’appliquent pas. L’employeur doit cependant respecter un préavis, appelé ici délai de prévenance. La durée du délai de prévenance est de :

  • 24 heures en deçà de 8 jours de présence ;
  • 48 heures entre 8 jours et 1 mois de présence ;
  • 2 semaines après 1 mois de présence ;
  • 1 mois après 3 mois de présence.

La période d’essai ne pourra être prolongée du fait du délai de prévenance. Si le délai de prévenance n’est pas respecté, et sauf faute grave de l’employé, ce dernier pourra prétendre à une indemnité compensatrice. Cette indemnité sera alors égale au montant des salaires et avantages que le salarié aurait perçus sans rupture du contrat.

Notez que la rupture de la période d’essai ne peut être fondée sur un motif discriminatoire. Si elle est fondée sur un motif disciplinaire, l’employeur doit respecter la procédure disciplinaire. Pour rompre la période d’essai d’un salarié protégé, l’employeur devra obtenir l’autorisation de l’inspection du travail.

Par le salarié

Comme en cas de rupture de la part de l’employeur, si le salarié souhaite mettre fin à sa période d’essai, il peut le faire librement. Il devra toutefois notifier sa décision par écrit (lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou lettre remise en main propre contre décharge). Pour sa part, l’employé doit respecter le délai de prévenance suivant :

  • 24 heures si sa durée de présence est de moins de 8 jours ;
  • 48 heures si elle est de 8 jours minimum.

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